samedi 11 février 2017

Organisation, conduite du changement liées au numérique

La mise en œuvre des technologies numériques, la transformation numérique des entreprises, nécessitent souvent des actions de réorganisation, de conduite du changement. Des choix sont à faire sur leur nature, leurs modalités : refonte des processus métier, communication, évolution de la culture de l'entreprise, formations, reconversions.

Les activités numériques, qu'elles relèvent des métiers du numérique ou des autres métiers, sont à intégrer efficacement dans l'organisation des entreprises.

Dynamisme, réactivité

Beaucoup d'entreprises du monde du numérique ont mis en place une organisation dynamique, réactive, permettant des adaptations rapides à des changements de stratégie, aux évolutions de l'environnement, des actions adaptées en temps utile face à un problème.

Ceci conduit souvent à structurer les grandes entreprises selon un ensemble d'entités très autonomes, travaillant en réseau. L'objectif est à la fois de décentraliser, de limiter le nombre des niveaux hiérarchiques, de créer et maintenir un esprit start-up, de responsabiliser les unités décentralisées, d'encourager la communication interne, les collaborations nécessaires entre unités, dans un cadre souple de cohérence globale, de mettre en place un dispositif de contrôle interne adapté, accepté. Dans cet esprit un équilibre est à trouver entre projets impulsés par le management et initiatives du terrain.

Des choix sont à faire dans ce domaine, par les entreprises du monde du numérique et par celles qui sont engagées dans une transformation numérique.

Innovation numérique

Face à la rapidité de l'évolution des technologies numériques, des actions sont à mener pour faciliter, encourager l'innovation, aussi bien pour la conception des produits et services, leur distribution, que pour les activités internes.

Pour une grande part, les choix d'organisation dans ce domaine ne sont pas spécifiques au numérique : communication interne sur l'innovation, incitation des collaborateurs à innover, création de laboratoires (fab labs internes...), d'ateliers, possibilité de consacrer une partie de son temps à l'innovation, sur des sujets autres que ceux définis par la hiérarchie, échanges, collaborations avec l'extérieur. Accor, qui considère que les jeunes (moins de 35 ans) sont plus innovants, a créé un shadow comex.

Communication interne

La communication interne est une des bases de l'organisation de l'entreprise.

Des politiques, des processus, des outils numériques sont à choisir. Les SI offrent de nombreuses possibilités dans ce domaine. Le coût de la communication interne est également à maîtriser (inflation du nombre des messages électroniques, des réunions...). Dans les grandes organisations, la communication interne représente une part non négligeable de la charge de travail.

Culture d'entreprise

La culture des entreprises comporte de plus en plus souvent un volet numérique. Des choix sont à faire pour l'enrichir, la faire évoluer, par exemple selon les dimensions présentées ci-après.

1) Les activités numériques relèvent en grande partie de l'intellectuel, de la R&D, des concepts, des idées, du virtuel. C'est ce qui fait les avancées rapides. Les entreprises qui réussissent semblent favoriser le bouillonnement intellectuel, l'apparition des idées, la réflexion sur les solutions nouvelles.
 
Elles relèvent aussi de la culture industrielle : les produits numériques sont des produits industriels, les logiciels, les SI doivent être fiables, disponibles, sûrs, leur maintenance doit être assurée, leur consommation électrique maîtrisée.

Les entreprises performantes ont souvent des cultures internes très fortes dans ces deux domaines.

2) Le développement des solutions numériques entraîne des évolutions de la culture client : hyperdisponibilité, personnalisation de la relation avec l'entreprise, innovation, immédiateté.

3) La concurrence sur les marchés du numérique oblige l'entreprise, ses personnels, à être vigilants, à se tenir constamment prêts au changement, à être capables d'innover avant les autres. Cette culture de l'innovation est associée à une culture du risque, à l'attitude par rapport à l'échec, très différente selon les pays.

Andrew Grove, ancien président d'Intel, a écrit "Only the Paranoid Survive". Dans le monde du numérique, des positions acquises apparemment très solides sont susceptibles d'être brutalement remises en cause.

Evolution des métiers, des structures

La transformation numérique est susceptible d'avoir un impact fort sur les effectifs, les compétences nécessaires, d'entraîner des changements de métier, d'organisation de l'entreprise, d'implantation géographique.

Des actions adaptées de conduite du changement sont alors à réaliser : formation, communication, reconversions, sensibilisation du management.

Place des technologies numériques

Quelle place donner aux technologies numériques ?

Les entreprises qui réussissent ont en général une maîtrise forte des technologies qu'elles ont choisies, voire une différenciation technologique forte.

Une place significative est également faite à d'autres dimensions (marketing, commercial, management, RH, finance), et ceci dès le départ. Les produits, les services numériques doivent répondre à des besoins, intéresser un nombre suffisant de clients, d'utilisateurs, dans des conditions économiques satisfaisantes, avec des équipes motivées. Les ressources rares (financières, humaines...) sont à gérer, les activités non stratégiques à externaliser.

Sur des marchés en évolution très rapide, avec des technologies qui se renouvellent très vite, il faut également savoir maîtriser la vitesse de l'innovation technologique, éviter à la fois d'être en retard et que (moins souvent) la technologie devance les besoins.

Organisation, implantation des activités numériques

Des choix sont à faire sur la répartition des activités, des décisions numériques entre les entités de l'entreprise, l'organisation des activités numériques, leur implantation géographique. Ils sont traités dans la fiche détaillée F14 (Organisation, implantation des activités numériques). Ils concernent tous les acteurs du domaine : direction générale, responsables marketing, métier, professionnels du numérique, services fonctionnels... Ils portent notamment sur la gouvernance du numérique, la désignation éventuelle d'un responsable de la transformation numérique (Chief Digital Officer).

Mise à jour février 2021


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